À l’occasion de la 7ème édition des Rencontres Made In Viande organisée par INTERBEV (Interprofession Bétail & Viande) et Inaporc – l’interprofession nationale porcine, j’ai été invitée à participer à une transhumance. Avant de vous parler de cette journée dans les Pyrénées, commençons par le commencement…
Qu’est-ce que la transhumance ?
Transhumance, du latin trans (au-delà) et humus (la terre, le pays) : en quête d’herbe fraîche
Depuis des siècles, dans les massifs montagneux, les troupeaux montent passer l’été dans les hauts pâturages. En altitude, il fait plus frais et plus humide que dans la vallée et les animaux trouvent de l’herbe fraîchement poussée, en abondance. Cette migration estivale traditionnelle libère les terres situées autour de l’exploitation agricole, qui sont alors fauchées par l’éleveur. L’herbe ainsi coupée et séchée (foin), sera stockée et nourrira les animaux pendant l’hiver. Les troupeaux redescendent en automne, aux premiers froids, et laissent derrière eux des « pentes » idéalement préparées pour la saison de ski.
Si à la base je pensais que c’était simplement pour le bien-être des animaux, j’ai découvert que la transhumance est extrêmement bénéfique pour l’écosystème et la biodiversité. Parmi ses atouts environnementaux il y a donc :
- La fertilisation des sols de façon naturelle
- L’aide à la transition écologique
- La baisse de la consommation d’eau
- La gestion des risques naturels (avalanches, incendies…)
- La préservation de la biodiversité des milieux agrico-pastoraux
- Le maintien des paysages ouverts
- La lutte contre le changement climatique
- La conservation des races locales
- Moins de produits phytosanitaires dans le sol et donc meilleure qualité de l’eau et du sol
Autre information plutôt chouette que j’ai découvert lors de cette transhumance ovine : 30% des éleveurs de moutons sont des éleveuses, ce qui en fait aujourd’hui la filière agricole la plus féminisée !
Le programme de cette transhumance
Si cette pratique est courante pour plusieurs espèces, c’est à une transhumance ovine que j’ai participé. Pour cette étape Pyrénéenne, rendez-vous était donné à 7h30 à Camous (jamais je n’aurais pensé me lever aussi tôt un samedi !).
Durant ce périple, nous sommes passés par la forêt, des villages et des routes de montagne… Que des endroits magnifiques !
Après presque 9 km à pieds, nous avons atteint l’estive d’Ardengost où les animaux vont rester jusqu’en septembre/octobre.
La transhumance s’est terminée par un moment de partage et de convivialité autour d’un apéritif et d’un bon repas (plus que mérité après tant d’efforts !) en présence des éleveurs. L’occasion d’échanger et d’en apprendre plus sur ces métiers peu reconnus.
Verdict ?
Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que je suis une vraie citadine peu habituée à ce genre d’activité et pas toujours très à l’aise avec les animaux. C’est donc avec quelques a priori que je m’y suis rendue et force est de constater que j’ai été plus qu’agréablement surprise par cette expérience… J’ai adoré !
Non seulement cela m’a fait sortir de ma zone de confort, mais j’ai surtout pu apprendre des choses que je ne savais tout en faisant de l’exercice et en profitant de paysages magnifiques. Autre point non négligeable de cette transhumance : l’humain !
Mention toute particulière à Marie-Laure et Sébastien de l’INTERBEV avec qui j’ai passé ces 24h et qui ont été absolument géniaux.
Qui sait, peut-être que l’année prochaine vous me reverrez faire une transhumance… 🙂